CUT | Le magazine du court métrage
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Val-de-Marne : surpris, les policiers dégainent en plein tournage

Val-de-Marne : surpris, les policiers dégainent en plein tournage

Quatre acteurs ont été braqués mercredi au Plessis-Trévise par des fonctionnaires qui n’avaient pas été prévenus du court-métrage.

Val-de-Marne : surpris, les policiers dégainent en plein tournage

Le faux braquage aurait pu tourner au vrai drame, mercredi matin dans le centre-ville du Plessis-Trévise (Val-de-Marne). Alors qu’une équipe de la société Hold Up Productions tournait, pour un court-métrage, une scène de braquage devant une banque, de vrais policiers ont débarqué, prêts à dégainer. Ils avaient été alertés par des passants effrayés par cette scène digne d’un filmd’action : voyous au visage dissimulé par un masque, arme au poing, passants allongés au sol… « Ils étaient une bonne quinzaine, c’était impressionnant, rapporte un témoin du tournage.

Les policiers, eux, ont cru à une attaque et dégainé leurs armes de service, l’un d’entre eux allant jusqu’à mettre le doigt sur la détente. « J’ai entendu Police et j’ai vite compris que ça ne venait pas de mes acteurs. J’ai tout de suite éteint ma caméra », poursuit Laurent Helary, réalisateur de ce court-métrage intitulé « L’enfer, c’est les autres », diffusé dans quinze jours sur Internet. « On a tous eu une grosse frayeur. » A la police nationale, on parle plutôt de véritable « coup de chaud ». Le syndicat Alliance souligne d’ailleurs dans un tract « le professionnalisme de nos collègues qui ont su éviter le pire ». Mêmes félicitations de la part de l’état-major : « Les effectifs ont fait preuve de sang-froid. Ce tournage se faisait sans autorisation devant une banque qui n’était pas non plus prévenue. » Des salariés de l’agence bancaire ont eux aussi prévenu la sécurité de leur établissement : « Une fois qu’on a su que la zone était sûre, la pression est retombée », raconte une employée.

Pourquoi un tel affolement généralisé? Le réalisateur assure avoir obtenu les autorisations nécessaires pour effectuer ce tournage. La mairie confirme avoir donné son accord, demandant à ce que la ville « soit remerciée dans le générique de fin ». Les agents municipaux auraient également été prévenus.

Sauf que cela n’est pas parvenu jusqu’à la police : « Normalement, nous recevons un dossier avec le descriptif des scènes, précise l’état-major. Mais quand vous faites de l’à-peu-près, vous arrivez à ce genre de scènes. » Le réalisateur s’est d’abord « confondu en excuses » d’après les commerçants du quartier puis leur a apporté des croissants pour se faire pardonner.

Il devrait malgré tout être convoqué prochainement pour s’expliquer sur les conditions de ce faux braquage.